Un rayonnement régional
Aujourd’hui, Lis avec moi, c’est une équipe de professionnels implantés sur l’ensemble des départements du Nord et du Pas-de-Calais, et intervenant aussi dans le nord de la Somme et de l’Aisne.
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Professionnels
Communes impliquées
Projets de lecture organisés
Une équipe engagée et passionnée
Pour animer des séances de lecture, organiser des formations, élaborer et coordonner des projets, développer des partenariats et proposer toutes les actions autour des partages de lectures et des albums.
Portraits : fond bleu par Barbara Grossmann – autres par Lis avec moi
Je sillonne les Hauts-de-France jusqu'au bord de la mer sur la Côte d'Opale, et même un petit peu plus loin, pour partager des lectures, tisser des liens intergénérationnels et transmettre.
Ce petit livre "Petites histoires de nuit" ne me quitte plus depuis que je l'ai trouvé ! Il me permet d'aller à la rencontre des nouveaux-nés, des enfants, des collégiens et des adultes. Un livre magnifique et fantastique avec un texte poétique et doux, qui me touche toujours autant ! Un livre tendresse, telle une veilleuse pour mieux traverser la nuit comme un voyage de mots et d'images, trois petites histoires pour envoyer des milliers d'étoiles dans les yeux des petits et des grands...
"Petites histoires de nuit" de Kitty Crowther - Éd. Pastel - 2017
"Moi Ming" de Clotilde Bernos et Nathalie Novi – Éd. Rue du Monde – 2002
"Le Tunnel" d’Anthony Browne est un album cher à mon cœur. Les fleurs des papiers peints y sont magnifiques et j'aime le récit puissant et fantastique qu'y tissent les images et le texte. J'ai le sentiment d'y puiser des évocations essentielles : Féminin-masculin. Frère-sœur. Dedans-dehors. Action-contemplation.
Des polarités qui font danser le monde.
"Le Tunnel" d'Anthony Browne – Éd. Kaléidoscope – 1989
Aux adolescents d’abord qui ont besoin pour grandir qu’on leur apporte lumière et chaleur.
Aux adultes ensuite : ceux aux nombreux échecs scolaires qui se réconcilient parfois avec la littérature, et les apprenants qui, au travers de la grâce de leur accent, découvrent avec fierté la richesse du français.
Ainsi, nourri d’histoires, chacun se charge telle une batterie bien « ouatée » !
Quant à l’album préféré…un mot, je dirais... Cœur. A prononcer en forme d'image, surtout. Car…
…cœur physique vaillant pour porter chaque jour le poids des livres,
…cœur émotionnel pour recevoir à chaque lecture un zeste d'attention, un nuage d'écoute.
Plébiscité par les petits et les grands, "Dans mon petit cœur" donne l’espoir de lire les mots et d’affaiblir les maux de l’âme.
"Dans mon petit cœur" de Jo Witek et Christine Roussey – Éd. de La Martinière– 1989
"L’arbre sans fin" me parle de vie, de mort, de transmission, de chagrin, de courage, d’émerveillement, de jeu, de rencontre, de liens…
Les albums de Claude Ponti, il faut tomber dedans ! Et pas seulement quand on est petit !
Son univers poétique et foisonnant intimide ou rebute quelquefois les adultes, et ses longs récits demandent le temps de se poser avec les enfants… Mais partager ses albums, c’est offrir une richesse de langue, du sens inépuisable, des histoires essentielles où chaque enfant, chaque adulte puise des forces pour Grandir !
Et puis il y a ses « petits » albums : Tromboline et Foulbazar, Monsieur Monsieur et Mademoiselle Moiselle !... Et « c’est jamais trop quand c’est bien ! ».
"L’arbre sans fin de Claude Ponti – Éd. L’école des loisirs – 1992
Le sentiment d’être ici et ailleurs avec la lecture est un plaisir délicieux que j’ai savouré avec mes proches puis en tant que maman lectrice. Une rencontre en 2003 me permet de rejoindre la fine équipe de Lis avec moi jusqu’en 2011 pour la retrouver avec enthousiasme en 2020. Passeuse d’histoires, je sillonne le Valenciennois et le Cambrésis, pour partager de nouvelles aventures.
Parmi mes nombreux coups de cœur, "L’arbre généreux" est celui pour lequel j’ai une tendresse toute particulière. Petit trésor de ma bibliothèque vers lequel je reviens souvent, il est à mes yeux un modèle de bienveillance, et rend hommage à l’arbre dans toute sa beauté. Cette histoire qui questionne, aborde, l’air de rien, des choses importantes comme l’amitié, la complicité, l’attente, le partage dans la vie, la mort, l’homme et son rapport à Dame Nature. Au final, ce qui est essentiel dans notre parcours de vie.
"L’arbre généreux" de Shel Silverstein – Éd. L’école des loisirs – 1982
Et je lis souvent "Ti Poucet"...
Parce que c'est un conte et que ça se passe aujourd'hui.
Parce que c'est cruel et empli d'espoir.
Parce qu'il y a la ville, l'exclusion, la peur et la forêt des contes, lieu de tous les possibles.
Parce qu'il y a le texte percutant de Stéphane Servant et les illustrations sublimes d'Ilya Green.
Parce qu'on apprend à grandir, à se construire, à échapper à l'ogre.
Parce qu'on a tous 3 cailloux dans la poche...
"Ti Poucet" de Stéphane Servant et Ilya Green – Éd. Rue du Monde – 2009
Généralement, c’est à nous de choisir nos albums, mais parfois on a l’impression que ce sont eux qui nous choisissent. Là sur une étagère, un livre "Grand-mère Sucre et Grand-père Chocolat" attirait mon regard... et depuis ne m’a plus quittée. Un petit album carré. Un album coloré, des formes arrondies, un texte accessible aux tout-petits comme aux plus grands. Un album tout doux sur fond de dispute et surtout d’amour, qui nous rappelle qu’il est souvent bon de pardonner.
"Grand-mère Sucre et Grand-père Chocolat" de Gigi Bigot et Josse Goffin – Éd. Bayard Jeunesse – 2019
Il y a des albums qui, au détour d'une balade affectueuse, nous tombent sous le nez et nous frappent en plein cœur. On ne sait pas forcément tout de suite pourquoi.
On l'observe... On le lit à voix haute pour mieux l'entendre... On l'analyse... Si on veut…
Et c'est alors qu'il nous plonge dans des souvenirs... Dans un passé certain... Dans une histoire qu'on avait oubliée...
Peut-être une histoire à nous...
Mais c'est peut-être juste pour la profondeur des mots ou encore les aquarelles des pages déchirées du carnet intime que je vous présente "Le type". Ce qui est sûr, c'est qu'il m'émeut à chaque lecture !
"Le type" de Philippe Barbeau et Fabienne Cinquin – Éd. L’Atelier du Poisson Soluble – 2004
Régulièrement, je lis "En t’attendant" d’Émilie Vast. « En t’attendant, j’ai vu la pluie devenir neige… », écrit-elle. En voyant passer les jours et les mois avec les changements de la nature, une femme attend son enfant, à qui, une fois né, elle racontera ce monde qui l’attendait. Un moment privilégié entre une maman et son enfant. Un album merveilleux qui aborde la maternité avec délicatesse, poésie et émotions, comme une ode au temps qui passe et à la vie si belle et pleine de promesses.
"En t’attendant" d'Émilie Vast – Éd. MeMo – 2014
"Laurent tout seul", c'est mon album plus préféré, que je lis aux petits… et aux grands. J'aime beaucoup cette histoire de petit lapin avide de liberté... comme moi ! Il avance dans la vie en empruntant des chemins de traverses, il se perd parfois, fait des rencontres qui vont le faire grandir, le révéler à lui-même. Il a hâte de quitter le cocon familial pour vivre sa propre vie... Mais sa maman reste bien au chaud dans son cœur. Il lui écrit, pense à elle, se confie quand il la voit… Cela me touche beaucoup car je ne crois pas au dicton "loin des yeux loin du cœur"... Je pense plutôt que quand on aime c'est « à la vie à la mort... ».
"Laurent tout seul" d'Anaïs Vaugelade – Éd. L’école des loisirs – 1998
Préparer les albums, les faire voyager et les partager dans la rencontre avec des enfants et leurs parents, c'est une aventure sans cesse renouvelée. Ces mille et un petits moments d'émerveillement nourrissent ma pensée pour continuer à défendre l'imaginaire et la vitalité de la langue du récit !
Comme album préféré, je choisis "Aboie Georges !" ...
... pour le plaisir de le lire et le relire, me délectant de ses images, drôles et parlantes à la fois,
... pour l'attention curieuse et étonnée qu'il suscite toujours chez les petits et les grands,
... et pour la touche finale, d'un humour renversant, qui en dit long sur les capacités des enfants-Georges à nous surprendre et à s'affirmer sans conformité !
"Aboie Georges !" de Jules Feiffer – Éd. Pastel – 2000
Lis avec moi, je suis tombé dedans quand je n’étais pas si petit que ça. Et hop ! Quelques années de bénévolat. Et puis un jour… j’ose… et en 2017 je deviens lecteur à voix haute salarié. Pour moi, la lecture à voix haute convoque une enfance ébahie aux yeux écarquillés, interpelle ma curiosité d’adulte et m’invite à une oralité sans cesse renouvelée.
J’aime notamment lire avec les bébés et leurs parents. Souvent, je choisis "Dadaaa". Dans cet album, tout est là pour lire le visage et la voix. Derrière une apparente simplicité, c’est un échange profond, yeux dans les yeux, fait de silences denses où la découverte s’active. Imagier des émotions qui ne dit pas ce qu’il est, "Dadaaa" nous invite à vivre l’émergence du langage oral dans une authentique expérience de lecture partagée.
Ouah, ça c’est quelque chose. Une aventure, une vraie.
"Dadaaa" – Michiyo Namura – Éd. L’école des loisirs – 2012
Éducatrice spécialisée et jeune maman, je deviens bénévole. Puis je crée l’association Lectures Vagabondes à Lille Sud que je dirige pendant 12 ans. Un temps salariée de l’association lilloise La Clé, je rejoins en 2019 La Sauvegarde du Nord en tant qu’éducatrice auprès de familles de culture Rom en squats et bidonvilles, et pour Lis avec moi en tant que lectrice-formatrice tout-terrain, avec tous et partout, surtout n’importe où ! Se rencontrer, lire, se dire, chanter, s’étonner, rêver ensemble, se lier, observer, écouter, partager… je reste éprise de ces émotions et de ces surprises toujours renouvelées.
Un album préféré ?... Disons plutôt… mon préféré du jour c’est "L’agneau qui ne voulait pas être un mouton". Un album qui prône la réactivité, la solidarité, l’intelligence collective et la résistance contre toutes sortes de loups, mais aussi la protection de toutes les différences.
Comme tout bon album, chacun y voit, y prend ce qu’il veut mais tout est finement dit !
"L’agneau qui ne voulait pas être un mouton" de Didier Jean et Zad – Éd. Syros Jeunesse – 2003
"Une soupe au caillou" d’Anaïs Vaugelade est l’un de mes albums préférés. Cette histoire de vieux loup rusé qui, malgré son regard ambigu et son allure décharnée, attire la curiosité des animaux du village où il s’arrête un soir d’hiver va faire émerger les valeurs de partage, de solidarité et de générosité.
Un hymne à l’hospitalité !
"Une soupe au caillou" d'Anaïs Vaugelade – Éd. L’école des loisirs – 2000
"La chaise bleue" m'a beaucoup émue quand je l'ai lu pour la première fois. Cet album a réveillé l'enfant qui sommeillait en moi et bouleversé l'adulte... Avec une simple chaise (bleue !), il ouvre un espace de tous les possibles. Le texte plein d’humour célèbre le pouvoir de l’imaginaire, tandis que les illustrations restent ancrées dans le réel. La mise en scène magnifie la complicité et la jubilation du jeu entre les deux amis... jusqu'à l'arrivée d'un camélidé rationnel et dénué d'imagination.
"La chaise bleue" de Claude Boujon – Éd.. L’école des loisirs – 1996
"Une Figue de Rêve" est un album, certes, pas pour les plus petits. C’est l’histoire d’un petit chien, de son maître dentiste avide et égoïste, d’une vieille dame et de figues magiques... Un conte superbement illustré aux accents kafkaïens et à l’atmosphère bien américaine… Fantastique !
"Une Figue de Rêve" de Chris Van Allsburg – Éd. L’école des loisirs – 1995
Elles et ils ont fait partie de l’équipe professionnelle de Lis avec moi
- Celles et ceux qui sont partis de l’autre côté, et leurs voix résonnent toujours à nos oreilles :
Yann Bottin, Daniel Fatous, Monique Langlois, Laurette Laversin, Annie Roger, Suzanne « Zoun » Vernier.
- Celles et ceux qui ont continué leur chemin ailleurs :
Danielle Auclert, Claudie Baker, Théo Battesti, Inès Bildstein, Agnès Busch, Cédric Carré, Esyld Carval-Colas, Garance Cutillas, Bertrand Dazin, Antoine De Gandt, Valérie Dib, Laurence Dupriez, Marie-Odile Delcambre, Elisabeth Dubois, Claudie Dufour, Françoise Geeraert, Alice Gouraud, Sophie Hage, Blandine Kolman, Antoinette Le Marois, Anne Leviel, Catherine Martinache, Marie-France Painset, Zaïa Rahni, Aymée Roubinowitz, Maryvonne Royez, Rafaële Rudent, Olivier Spilmont, Annie Sylvestre, Francine Venière, Pascale Villette, Ségolène Yecke-Lombi.
Merci à ces compagnes et compagnons de route.
Lectrice, lecteur un métier original à part entière
Venus d’univers très différents, nos lectrices et lecteurs salariés ont en commun d’aimer les livres, le travail avec les enfants, les adolescents et les adultes ainsi que la rencontre avec les familles.
Un métier hybride et atypique, qui s’est inventé au fil du temps.
Une lectrice part à la rencontre des gens. Sans cesse sur la route vers tous les publics, même dans des lieux atypiques tels que les PMI ou les lieux caritatifs, afin de partager des histoires, des lectures, en se sentant soutenue par l’expérience et la force de la littérature jeunesse.
Nous sommes des médiateurs, des passeurs d’histoires.
Nous utilisons le livre, principalement l’album, sans animation autour. Nous ne faisons pas de spectacles ; nous souhaitons partager avec d’autres quelque chose d’ordinaire et d’extraordinaire à la fois.
Nous aimons lire des histoires. Nous avons à cœur de transmettre à d’autres ce plaisir et désir de lire, sur tous les lieux possibles, sans injonctions, telles que « il faut lire… ».
Être lecteur ou lectrice, c’est...
Lire à voix haute n’est pas réciter, c’est s’immerger dans le texte d’un auteur ou d’une autrice, pour le rendre juste dans son rythme, sa musicalité, sa sensorialité, au service du sens et à destination d’une personne. Et chaque lecture renouvelle cette rencontre.
La rigueur, pour être professionnels et respecter l’éthique et les principes fondamentaux de l’action.
La légèreté, pour oser s’exposer à travers la lecture et s’ajuster, confiant, à chaque situation.
Savoir faire face à l'imprévu et se renouveler sans cesse exigent de la souplesse. C'est ça qui fait aussi le charme de ce métier parce que sinon il serait routinier !
Chaque personne a ses ressources, sa richesse culturelle, construite d’histoires, de chansons, de musiques, de langues, et son histoire propre avec les livres. Mais ce qui est sûr, c’est que tous les humains ont besoin de récits, et c’est ainsi que la rencontre se fait.
La qualité des albums choisis est déterminante. C’est le contraire de l’élitisme et de l’entre soi. Il s’agit de droit culturel : le droit d’avoir accès à un patrimoine culturel riche qui n’est pas toujours très connu.
Très souvent en déplacement, elles font preuve de flexibilité dans leurs emplois du temps, tout en transportant en permanence leurs albums… comme s’ils étaient greffés à elles !
Habiter un territoire ou en tout cas bien le connaître, c’est un atout. Croiser les gens, faire des rencontres, tisser du lien, voir ce qui se fait, tout ce travail est aussi important que la lecture.
Une lectrice n'est pas amenée à rester sur un lieu. Son objectif premier est la transmission et le passage de relais. La bibliothèque, les structures de la ville ou de l’agglomération pourront accompagner les familles à rester des lecteurs pour elles et leurs enfants.
Lire, ce n’est pas seulement lire. C’est aussi s’interroger sur la qualité du livre, sur la pratique et le travail de la lecture à voix-haute, sur l’approche des publics que ce soit des bébés, des enfants ou des adultes. Tout cela demande de la réflexion. Comme il n’y a pas de formations initiales là-dessus, on construit les parcours de formation selon nos besoins.
Des observations sans jugement avec le moins d'interprétation possible. Pour autant, c'est toujours une observation subjective, qui met en avant le ressenti. Observer le plus « justement » possible, c'est comme s’il y avait un tableau qui se déroulait devant soi mais dans lequel on est partie prenante.
Entre par exemple un centre d'accueil pour demandeurs d'asile avec des ateliers parents-enfants et des domiciles dans l’intimité des familles, des lectures dans les rues des quartiers avec des adolescents, des lectures en foyer pour personnes âgées et des consultations de PMI où les familles viennent pour autre chose que la lecture, la pratique de lecture d'une lectrice s'enrichit sans cesse des apports des différents lieux, publics et ambiances.
Nous sommes des passeurs et des passeuses d’histoires. C'est dans les yeux de ceux qui nous écoutent que nous prenons conscience des apports multiples des histoires. Et c’est ce que nous souhaitons transmettre aux parents : l’importance des partages d'histoires sur l’éveil de leurs enfants, si on prend le temps de le faire régulièrement.